LE CLIN D'OEIL PRESIDENTIEL N° 3

29 Janvier 2007

Certains de mes amis me disent : " Tu ne parles jamais de ARLETTE " ?

Ah ! ARLETTE la commode 19 ème du salon, que l'on a héritée de feue la tante Ernestine, vous savez la vieille fille dont les aïeux avaient connu Louise MICHEL !

Ont la garde près de la machine à coudre car elle tient peu de place. Par contre elle n'a que deux tiroirs le petit et le grand. Depuis des lustres ils contiennent bien rangés, les bleus de travail et les manches de lustrine de nos arrières grands parents.

Régulièrement tous les 5 ou 7 ans nous la cirons, car un antiquaire qui la trouve solide et indémodable l'expose aux puces de Saint-Ouen afin de trouver un acquéreur. Elle nous revient chaque fois, digne avec un sourire emprunté qui semble nous faire comprendre quelle attendra encore 5 ans.

La légende familiale veut que parfois elle donne des coups de pieds aux générations de petits bourgeois qui essaient de s'emparer des habits contenus dans ses tiroirs. Elle peut même, dans une grande colère, laisser tomber le petit tiroir sur les escarpins des beaux messieurs, mais uniquement celui là.

Je ne sais pas si dans 5 ans nous la confierons de nouveau à cet antiquaire. Car voyez vous si elle partait pour toujours de notre salon, par quoi occuperions nous la place entre le coin de la pièce et la machine à coudre ?

Mais sutout elle garde si bien dans la naphtaline les habits de travailleurs et travailleuses de nos arrières grands parents, grands parents et parents.

Heureusement qu'ils sont rangés dans SES tiroirs, car en 2012 qui dira à nos petits enfants que le PROLETARIAT existe TOUJOURS ?

PS Toute ressemblance avec... serait que pure coincidence...