28 Novembre 2007
L'hiver arrive lentement en Irlande. Le soleil commence à décliner de plus en plus tôt et irradie vers 16H00 le toit des cottages qui commencent à fumer.
Certains jours dès le matin la pluie bat la croisée des fenêtres et gifle au visage l'imprudent qui a voulu sortir pour faire sa provision de tourbe pour le feu du soir.
Un peu plus tard dans la saison vers la mi- décembre les premiers flocons arriveront sans s'être annoncés.
Sans bruit dans la même journée ils repartiront en laissant un sol détrempé. La prochaine fois ils reviendront précédés par des bourrasques de vent.
Il sera temps alors, près de la cheminée où la tourbe toute rouge essaie de nous réchauffer, de lire quelques poèmes de WB YEATS.
Je ne résiste pas à l'envie de vous faire découvrir ce grand poète irlandais, avec deux strophes de son recueil écrit en 1919 :
LES CYGNES SAUVAGES A COOLE
Les arbres, les voici dans leur beauté d'automne,
A travers bois les chemins sont secs,
Sous le crépuscule d'octobre les eaux
Reflètent un ciel tranquille ;
Sur les hautes eaux, passant entre les pierres,
Vont les cygnes, cinquante et neuf.
Le dix-neuvième automne est descendu sur moi
Depuis que les ai comptés pour la première fois ;
Je les vis, avant d'en avoir pu finir le compte,
Qui s'élevaient soudain
Et s'égayaient en tournoyant en grands cercles brisés
Sur leurs ailes tumultueuses.
Traduction de Jean-Yves MASSON et photos de Hélène REYNAUD.