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LETTRE DE PALESTINE : Le massacre des chrétiens d'Orient

LES NOUVELLES DE TAYBEH
Novembre 2010


Tous les saints, tous les défunts
Après la Toussant, le lendemain matin la messe pour les défunts est dite a 8 heures du matin avec
les élèves des grandes classes de l’école latine et un grand nombre de femmes du village vêtues de
noir et larmes a l’oeil. L’immense litanie des morts est récitée dans la prière eucharistique, puis
tous se dirigent en procession au cimetière où sont célébrées la prière des morts et la bénédiction
des tombes. Encensement, aspersion, les ornements violets d’Abouna Raed brille dans le beau
soleil d’automne : « Il y a trois Taybeh: le Taybeh là-bas au village, le Taybeh ici au cimetière, et le
Taybeh là-haut au ciel. Tous viennent du village, tous finissent au cimetière, prions que tous
aillent au ciel ! » Après la cérémonie, dispersion générale des femmes et des élèves dans le
cimetière : fleurs et couronnes, dévotions privées, affections d’outre-tombe.


JEC Juniors a Taybeh
Vendredi 5 novembre, les juniors de la JEC (Jeunesses étudiantes chrétiennes) se retrouvent à la
paroisse latine de Taybeh pour la journée : trois cent enfants de Jenine, Zababdeh, Beit Sahour,
Beit Jala, Gifnah, Bethleem, Ein Arek, Ramallah, Aboud…, toutes les paroisses catholiques de
Cisjordanie. En vue de la fête du Christ Roi, patron des jeunesses chrétiennes, a la fin du mois, a
lieu chaque semaine une rencontre dans une paroisse. Toute la journée, spectacles, sketches,
enseignements, visite du village, messe, chants et prières, etc., encadrés par les Soeurs du Rosaire,
les jeunes de Taybeh et les aînés de la JEC.


Messe pour les chrétiens d’Irak
Le soir, à la paroisse latine de la Sainte Famille à Ramallah, la messe est célébrée par Abouna
Fayçal pour les victimes des attentats antichrétiens de Bagdad. Ornements rouges en l’honneur
des martyrs, fleurs et couronnes, banderoles en arabe et anglais « Stop killing innocents », scouts
et guides en grande tenue, drapeaux pontificaux et palestiniens sont déployés. L’assemblée
pleine est recueillie et triste, Palestiniens surtout, mais aussi des étrangers venus témoigner de
leur affection et solidarité. A l’offertoire, une procession de cierges pour chacune des victimes.
L’onde de choc de la monstruosité de Bagdad secoue les communautés chrétiennes d’Orient.
Voici le message lu et distribué à la messe : « La terre est inondée du sang de vos frères… ! Plus de
sang, assez de blessures. Nous, chrétiens et musulmans de Palestine à Ramallah, nous


condamnons le carnage qui a eu lieu à la cathédrale Notre Dame du perpétuel secours à Bagdad
par des groupes extrémistes et qui a fait 58 morts, dont 2 jeunes prêtres, et 67 blessés. Ce sont de
véritables martyrs. Souvenons-nous de la parole du Christ : "Heureux les persécutés pour la
justice parce qu'ils ont le royaume des cieux." (Mt 5,10) Nous demandons à la communauté
internationale représentée par le Conseil de sécurité, à la Ligue des États arabes et à tous ceux
qui ont une conscience juste : de mettre fin à ces controverses, de travailler sur la résolution des
conflits, d'exiger l'application du droit international, le soutien et le respect de tous les individus
et de tous les peuples, de protéger les lieux de culte qui sont l'objet d'attaques féroces de nos
jours par des extrémistes rejetés par leur propre religion. Nous attirons l'attention du monde
entier sur la situation tragique vécue par certains groupes chrétiens au Moyen Orient, en
particulier en Irak et en Égypte, chrétiens qui vivent toutes sortes de difficultés parfois jusqu'au
martyre. Il est demandé aux autorités nationales et internationales de faire un effort particulier
pour mettre fin à l'état de tension et apporter la justice et la paix. Nous comptons sur le dialogue
fructueux avec les frères musulmans modérés pour insister sur les droits de l'homme et le respect
de la vie humaine. Nous appelons à la coopération fructueuse entre nos fidèles chrétiens et
musulmans à travers notre commune opposition à tous les types d'intégrisme et de violence faits
au nom de la religion. Nous prions pour toutes les victimes de la violence dans notre pays, en
Irak et dans les pays du Moyen Orient et du monde entier.»


Après la messe, procession aux tambours et flambeaux aux chants du Vendredi saint, puis
projection de photographies des attentats et de leurs victimes avec discours et prières. L’émotion
est palpable, l’atmosphère lourde de peine. Interviennent Nabil Chaaf, représentant de l’Autorité
palestinienne : « Je parle avec tristesse mais aussi colère. Nous sommes les frères d’une même
nation arabe alors ce qui touche nos frères d’Irak touche tous les Palestiniens. Nous ne pouvons
accepter que le sectarisme tu des innocents et surtout des chrétiens que le Coran nous a
commandés de protéger comme des frères. En Palestine les chrétiens sont nos frères, ils ont
partagé la même lutte, les mêmes souffrances, c’est pour cela que nous allons protéger les
chrétiens avec notre âme et notre sang. » Discours aussi de Janet Mikhaïl, chrétienne orthodoxe
et maire de Ramallah : « Nous condamnons toute violence sectaire dirigée contre tous les
innocents, pas seulement contre les chrétiens. » Une chrétienne irakienne témoigne également.
Remerciements et condoléances, café amer, et dispersion dans la nuit.


En 2CV a Taybeh
Aujourd’hui, dimanche 7 novembre, a la messe, Abouna prêche sur les attentats de Bagdad : « J’ai
découvert qu’il y avait trois Dieux dans le Ciel : un Dieu terroriste – celui des islamistes, un Dieu
raciste – celui des sionistes, et un Dieu d’Amour – celui des chrétiens… » Le même jour, le pape
Benoît XVI consacre la Sagrada Familia a Barcelone avec l’encens de Taybeh, apporté a cet effet
l’été dernier par les jeunes de Taybeh.
Après la 4L convoyée cet été de Toulon a Taybeh par les soins de Gilles, Édouard et Alexis, voici
Arnaud et Augustin qui font une halte a Taybeh lors de leur tour de Méditerranée en 2CV :
« Nous partons pour nous diriger vers le plus vieux village chrétien de Terre-Sainte : Taybeh.
Nous y arrivons après quelques détours devenus une habitude depuis quelques temps !!! Il faut
   

dire que cette fois c’est la police Palestinienne qui nous a arrêtée…Nous pensions être les
premiers à se faire verbaliser pour non port de la ceinture en Palestine, mais non nos deux pays
sont amis, nous sommes donc invités à prendre un café avec tous les policiers du poste et leur
supérieur ! Sympa, très chaleureux, nous repartons décorés ! Un foulard au couleur de la
Palestine et un drapeau ventouse pour notre voiture et des photos ! Taybeh, ce petit village est
célèbre pour ces lampes à huiles en formes de colombes de la paix, sa bière (excellente par
ailleurs…) et surtout pour le maitre d’oeuvre de tout ce petit monde, le Père Raed, ou Abouna
Raed. Il nous accueille tout simplement et plein d’humour, assit en tailleur sur les marches de
son église. Sa dernière fierté ? Le lancement de la première radio chrétienne du Moyen-
Orient….pas rien, il grouille d’idée et va nous planifier un programme de visite accélérée de « son
» village. Pour commencer, ses paroissiennes ont monté un groupe de danse folklorique, nous
voila embarqués dans leur bus pour rejoindre la salle des fêtes de Ramallah et assister à un
spectacle. Typique et très sympa. Nous en profiterons pour apercevoir le mausolée d’Arafat.
Lendemain, visite de l’usine de production de la fameuse bière, puis de son église, on bricole les
ventilateurs avec les soeurs puis nous repartons vers les ruines de l’Église byzantine pour en
revenir et recevoir chacun une colombe, une casquette et prendre un photo du père avec la
deuche pour le journal du village. Départ pour Jérusalem. » (http://tourdelamediterranee.free.fr/)



Naissance en vacances
Le lundi 15 novembre, fête de l’indépendance de la Palestine (Aïd-el-Istiqlal) et veille de la
grande fête musulmane de l’Aïd-el-Hatta ou Aïd-el-Kebir, Élisabeth Maryamtha (Marie-Marthe)
est née à huit heures du soir à l’hôpital du Croissant Rouge d’Al-Bireh Ramallah. Ses parents,
Falk et Anne-Gersende van Gaver, volontaires DCC à Taybeh, se réjouissent avec son frère
Elzéar de l’accueillir. Elle rejoint dès le lendemain le village presque vide – puisque presque tous
ses habitants ont profité des permis de visite pour aller célébrer a Lod (Lydda) la grande fête des
translations des reliques du grand saint Georges, « El-Khader » – saint patron et protecteur
céleste de la Palestine.


Jérusalem céleste
Le lundi 8 novembre, le diocèse fête sa Toussaint : tous les saints de l’Église de Jérusalem, ce qui
est l’occasion d’honorer tous les saints connus, bien sûr, mais aussi ces milliers de saints
inconnus et cachés qui ont peuplé les bourgs et les solitudes de Palestine. Ainsi la Jérusalem
terrestre fête la Jérusalem céleste ! Le samedi 13 novembre, l’apôtre saint Philippe est a l’honneur
des autels, lui formula au Christ l’aspiration la plus profonde de l’humanité : « Seigneur, montre-
nous le Père, et cela nous suffit. » Le dimanche 14 novembre, on n’oubliera pas la mémoire des
martyrs franciscains saints Nicolas Tavilic, Déodat de Ruticinio, Pierre de Narbonne et Stéphane
Cuneo, missionnaires intrépides qui prêchèrent avec zèle l’Évangile aux musulmans de Palestine
et furent pour cette raison martyrisés a Jérusalem le 14 novembre 1391. Ayons le courage de nous
prononcer pour Jésus devant les hommes et il se prononcera pour nous devant son Père et le
nôtre. Jeudi 18 novembre, messe d’action de grâce a Taybeh pour la béatification il y a un de Soeur
Marie-Alphonsine. Le lendemain, les Soeurs du Rosaire se retrouvent toutes a Mamillah pour
une messe commune d’anniversaire de la béatification de leur fondatrice, tandis qu’Abouna se
rend a Zababdeh pour célébrer la messe mémorial en l’honneur de son père décédé il y a un an.
Le dimanche 21 novembre, solennité du Christ Roi de l’Univers qui clôt l’année liturgique. Le


dimanche 28 novembre, 1er dimanche de l’Avent. Le lendemain, le Centre oecuménique de
théologie de la libération « Sabeel » réunit autour de son fondateur Naim Atek une vingtaine de
prêtres et pasteurs de toutes les Églises de Terre Sainte pour une retraite spirituelle – et
intellectuelle ! - à Taybeh. Le mardi 30 novembre, l’Église universelle fête saint André, martyr,
frère de saint Pierre, et premier disciple et apôtre appelé par le Seigneur a sa suite – honoré pour
cela comme le « Premier-Appelé », Protoklitos, par les Églises orientales. Le mois s’achève sans
pluie, chacun prie pour que l’hiver arrive.
RETROUVEZ TAYBEH SUR : http://www.taybeh.info/
TAYBEH-EPHRAIM EST AUSSISUR : http://falkvangaver.blog.free.fr/
L’HUILE D’OLIVE DE TAYBEH EST DISPONIBLE SUR :
http://www.oilsandwines.com/product/Huile-d-Olive-TOO-TOP-50-cl
LES PRODUITS DE TAYBEH SONT SUR : http://www.taybeh.info/fr/produits2.php


DOCUMENT
LA CONSTITUTION DE TAYBEH
« En ce qui ne s'oppose pas avec notre saint évangile, qui est notre constitution… » En 1988, alors
que la première Intifada bat son plein, les habitants de Taybeh sont en situation d’autonomie de
fait sous l’occupation militaire israélienne. Afin de gérer la vie publique du village, la
communauté taybaouie édicte un code d’honneur qui est en quelque sorte la constitution
autonome de la commune de Taybeh. C’est ce document que nous proposons traduit pour la
première fois en français, par les soins de Kassam Maaddi.


Code d'honneur de Taybeh
Introduction:
L'amour et l'appartenance à la patrie partent d'un point central qui s'élargit en forme de cercle.
La personne aime sa famille directe, puis sa famille étendue, puis son village, et finalement sa
patrie. C'est ainsi que la personne cherche une patrie développée culturellement, forte
économiquement, et solide socialement. Raison pour laquelle cette personne doit être préparée
pour faire le premier pas de ce chemin a partir de son village, cherchant son développement et
son bien être, chacun dans sa position, formant les fondements de la patrie. C'est a partir du fait
que notre village de Taybeh fait partie de cette patrie, et en incarnation de la conscience de ses
aspirations, les fils de Taybeh se sont levés pour être parmi les premiers bâtisseurs de la gloire et
la fierté de notre patrie la Palestine.
Notre village, Taybeh, a ses racines dans la profondeur de l'histoire la plus authentique.
Également elle a ses gloires du passé, ses traditions et ses coutumes. Nous avons le droit d'être
fiers de ses traditions et coutumes. Cependant, les époques passent et les temps changent. Ce
qui était bon il y a un siècle ne l'est pas aujourd'hui, et ce qui représentait la solidarité et la
coopération entre les gens dans le passé, ne l’est peut être plus, ou bien il y a d'autres formes qui


sont plus en concordance avec nos conditions. C'est pour ce la que nous avons jugé nécessaire de
rédiger un code pour réévaluer certaines traditions et coutumes de forme civilisée. Un code qui
puisse répondre aux besoins de notre époque, organiser la vie économique et sociale des
habitants du village, et propager la conscience, la culture, la charité, et la coopération entre les
habitants, dans le but d'atteindre la décision du destin et des affaires du village par ses propres
fils. Ainsi ils pourront marcher avec confiance vers la construction de la gloire, de la fierté, et de
la dignité.
Pour atteindre ces buts, il faut des principes et des règles solides et authentiques.
Les buts du code:
1. Consacrer et fortifier tout ce qui est bon et authentique dans nos traditions et nos coutumes,
et rejeter et supprimer ce qu'il y a de mauvais et de faux.
2. Créer des conditions égalitaires qui conviennent aux différents niveaux de vie, afin de
traverser des étapes sociales indispensables.
3. Encourager les jeunes à profiter de leurs énergies pour réactiver les différentes associations et
institutions dans les villages et améliorer leurs niveaux d'action.
4. Corriger la relation entre la personne et sa terre, et renforcer le lien et l'attachement avec elle.
5. Susciter l'esprit de partage et de solidarité avec les moins favorisés dans notre village.
Principes généraux:
1er: Les règles accordées dans ce code seront appliquées à tous les événements ayant lieu à
Taybeh. Le code entrera en vigueur après la consultation générale des habitants de Taybeh, et
l'obtention d'une majorité en sa faveur.
2e: Ce code sera considéré, après d'être approuvé, un document obligatoire pour tous les
habitants de Taybeh, ainsi que pour les institutions et associations du village.
Matière 1: Sur les organisations civiles:
Il existe à Taybeh un potentiel énorme des énergies jeunes sans être rendues utiles. Également,
les différentes organisations civiles ont besoin de ces énergies pour répondre aux besoins du
village et des habitants. Dans le but de faire revivre nos organisations il est indispensable que les
jeunes prennent leur rôle dans l'action et le travail que ces institutions mènent en services de
Taybeh.
Chaque jeune devra s'engager activement dans une des organisations présentes à Taybeh, et
contribuer à la faire revivre, l'animer, et préserver sa continuité.
Matiere2: La création du comité de coordination:
La coordination est une condition indispensable pour que tout effort donne des bons fruits.
C'est ainsi que les différentes organisations civiles de Taybeh devront créer un comité de
coordination entre elles. Ce comité sera composé d'un représentant de chacune des


organisations civiles de Taybeh. Le comité devra guider l'effort de l'ensemble des organisations
de manière collective et efficace, dans le service du bien commun.
Matière 3: La réconciliation:
Dans la situation actuellement vécue nous faisons face à divers problèmes et discordes entre des
habitants de notre village. C'est pour cela qu'il est extrêmement nécessaire de renforcer les
éléments positifs et authentiques de notre culture, compter sur la sagesse de nos anciens et
l'énergie de nos jeunes pour agir comme un seul corps face aux problèmes et discordes. Nos
affaires doivent rester en nos mains, et nos problèmes doivent être résolus par nous-mêmes, par
les valeurs du pardon, la charité, et la dignité qui ont caractérisés les habitants de notre village
depuis toujours.
Pour résoudre les discordes entre des habitants de Taybeh, nous devrons tous faire face unis aux
discordes, dans le but de rendre justice aux agressés et paix aux disputes dans l'intérieur de
notre village, pour que la solution soit purement taybaouie.
Matière 4: Les occasions sociales:
1er: Les occasions de joie:
Certaines formes et modes sociales sont devenues couteuses et non désirées. La solidarité sociale
doit être véritable dans le fond, et non pas dans les manifestations et les expressions
démonstratives. C'est pour cela, et pour la préservation de l'identité authentique de Taybeh,
ainsi que pour aider nos jeunes à se stabiliser, et semer dans chaque coin de notre village des
nouvelles générations, il est nécessaire d'adopter les facilitations suivantes, au service de tous les
nobles objectifs
A: Les mariages:
1. La première étape du mariage: Les fiançailles:
Les fiançailles auront lieu ensemble avec la pétition de main. L'aspect religieux devra couvrir la
cérémonie. La dot, à part les deux anneaux des fiancés, sera réduite à une montre, une croix, une
paire de boucles d'oreilles, et un anneau. Cette dot sera suffisante pour les deux étapes du
mariage.
Il est nécessaire que les dépenses soient symboliques, les expressions d'hospitalité aux invités
réduites au nécessaire, et la fête réduite a l'espace de la famille.
2. La deuxième étape du mariage: l'invitation, la veille, le dîner du marié, le repas du mariage, et
le "frad" (la réception des mariés dans la famille après la lune de miel):
a. Chaque famille étendue sera invitée à travers une carte d'invitation. Les cartes d'invitations
individuelles et les cadeaux d'invitation seront supprimés.
b. La "sahjeh" (la célébration par les chants traditionnels du mariage) et le "dabkeh" (la danse
folklorique) ainsi que les différentes formes du folklore seront célébrées dans nos fêtes de
mariage. Éloignons-nous de tout ce qui est étranger à notre culture.


c. Chacun et chacune de nous a intérêt à préserver les bonnes et belles habitudes de notre
héritage festif. Raison pour laquelle le dîner du marié sera préservé, comme signe de partage de la
joie.
d. Le repas du mariage connu dans les villages sera préservé. Un repas simple après la cérémonie.
La récente habitude d'organiser une fête de réception sera supprimée. Il est préférable de
présenter le cadeau au marié sous forme d'argent en espèce plutôt que des objets précis. C'est
une aide plus utile, et une contribution plus efficace à la construction du nouveau foyer.
e. Le "frad" sera réduit aux familles des mariés seulement.
B: Les baptêmes et les confirmations:
Le baptême et la confirmation sont des saints sacrements. Il est alors nécessaire de sauvegarder
leur sainteté. Cela sera fait à travers la préservation des aspects religieux, et l'évitement des
aspects couteux et non désirés dans notre société, comme les célébrations exagérées et les fêtes
démonstratives qui i des dépenses qui ne sont pas nécessaires.
Il est bon que les jours de Taybeh soient pleins de joie et de bonheur. Mais cela ne veut pas dire
qu'il faut transformer Taybeh en un champ de concurrence d'arrogance et de faux prestige, a
travers les dépenses qui ne sont pas nécessaires, qui sont contradictoires a notre réalité
économique et sociale. Le meilleur, véritablement, est ce qui rend service à notre village, et ce qui
rend service a la patrie. Économiser au niveau individuel, est économiser pour le village, et cela
rentre dans l'économie de la patrie. Soyons alors Taybaouis autant que Taybeh nous a donné son
amour, et soyons Palestiniens autant que nous aimons la Palestine.
2e: Les occasions de tristesse:
Il est sûr que chaque individu dans notre village sent une profonde douleur pour la perte d'un
proche ou d'un cher. Les seuls consolateurs dans ce cas sont les paroles du Seigneur Jésus-
Christ: "Qui croit en moi, même s'il meurt, vivra". Néanmoins, nos traditions sont importantes,
raison pour laquelle nous assurons sur les points suivants:
1. Les habitudes accompagnants l'enterrement, qui consistent en : le dîner, les condoléances dans
la maison, la messe "jinaz" des troisièmes et neuvièmes jours, ainsi que le repas accompagnant le
jinaz, seront préservées.
2. La mémoire des quarante jours, des six mois et de l'année seront réduites a la cérémonie
religieuse –le jinaz- et les condoléances seront données devant les églises et non pas dans les
maisons.
3e: Les tragédies:
Afin de renforcer les liens de fraternité, et pour assurer que le sang de Taybeh est un seul, et que
ses habitants sont une famille, il est important dans le cas d'une tragédie qui touche un habitant
du village, que tous les habitants soient de son côté en le soutenant moralement et
matériellement. Cela s'applique aux cas de tragédies causées par des actions qui arrivent au
niveau du sang, par des accidents, ou par la loi de la nature.


L'estimation de la gravité de l'événement est faite par l'opinion des habitants du village. Dans le
cas d'une tragédie conséquence d'une discorde, le soutien matériel sera donné a la personne
touchée seulement si l'autre côté du problème est d'en-dehors du village. La description
précédente n'inclue pas les cas où les problèmes sont causés par les actions non-contrôlées des
irresponsables parmi les fils de Taybeh. Le recrutement du soutien matériel sera fait de la façon
suivante:
1. La mission de recrutement de l’aide est donnée au comité de coordination des organisations
civiles de Taybeh, avec l'aide des volontaires du village. Au comité sera donnée la liberté d'action
nécessaire pour accomplir sa mission.
2. La collection des aides et des donations, sera dans le but d'arriver seulement au montant
nécessaire.
3. Dans le cas d'avoir collecté plus du montant prévu, ou de ne pas avoir dû utiliser l'intégralité
du montant, le comité devra annoncer publiquement le montant restant de plus, qui devra être
réservé pour un projet de développement dans le village.
Matière 5: L'unification des fêtes religieuses:
En ce qui ne s'oppose pas avec notre saint évangile, qui est notre constitution, en ce qui ne
s'oppose pas avec les systèmes de nos églises, et puisque c'est une demande de la communauté
chrétienne en général, et suivant les premiers pas donnés par nos frères chrétiens dans plusieurs
localités, la célébration des fêtes religieuses sera unifiée au niveau social, de la manière suivante:
Les fidèles de toutes les églises fêteront la Naissance du Christ selon le calendrier occidental.
Également, les fidèles de toutes les églises fêteront la Résurrection du Seigneur selon le
calendrier oriental. Nous espérons que ce modeste geste soit un pas sur le chemin vers l'union de
nos églises. Nous prions pour que la pluie spirituelle tombe sur les chefs de nos églises pour
atteindre cette union.
Matière 6: Les terres agricoles:
La terre est le symbole de notre existence et de notre identité. Elle a été irriguée par le sang de
nos martyrs et la sueur de nos ancêtres. Par les bras de nos pères elle a été sauvegardée,
maintenue, défendue. C'est pour cela que nous donnons une parole d'honneur a travers ce code
d'honneur, une promesse a la terre avant qu’aux hommes, de la sauvegarder dans nos yeux, la
maintenir, la défendre et la irriguer de notre sang. A suivre, les pas pratiques pour accomplir
cette promesse:
1. Toute personne devra s'occuper personnellement, du service de sa terre, en particulier de ses
oliviers, pour que notre souveraineté sur nos terres reste entière.
2. Le contrat de travail de la terre connu sous le nom de "Al Qisam" sera réduit et limité au travail
de la récolte des fruits, pour la saison de la récolte seulement, et sous la condition que la part du
récolteur soit limitée au tiers de la production.
3. Les propriétaires des terres émigrés, devront donner la charge de leur terre aux familiers, ou a
des habitants du village, suivants les conditions respectives.
   

4. Le conseil municipal sera responsable, en collaboration avec ceux de l'intérêt direct, et avec
les habitants du village en général, de ne permettre de cultiver aucune terre sans la connaissance
de ses propriétaires.
5. L'association agricole sera responsable, aussi bien que toute association agissante sur le
domaine de l'agriculture, de surveiller et protéger les terres agricoles et les oliviers du village, en
coordination avec les propriétaires.
6. Les institutions d'éducation dans le village, devront donner aux élèves l'opportunité de
collaborer dans la récolte des oliviers avec leurs familles, à condition que cette période d'étude
soit rattrapée dans les vacances d'été ou autres vacances.
Matière 7: La culture:
La culture est un domaine très grand. Il y a la culture collective et la culture particulière. Il est
important, pour développer les deux, d'élever nos connaissances, développer nos bibliothèques
en les enrichissant avec tout ce qui est productif, encourageant nos enfants d'accéder aux livres,
pour développer la culture de chacun, dans le sens du service du bien commun. Pour que la
culture et la connaissance soient une torche qui allume notre chemin dans l'obscurité, il est
nécessaire de nous engager à accomplir le suivant:
1. Pour sauvegarder l'histoire de Taybeh, nous sommes tous invités à contribuer à la production
d'un livret sur l'histoire de Taybeh.
2. Les conférences intellectuelles et scientifiques seront organisées continuellement et
efficacement, aussi bien que les cours et les entraînements, et chacun devra contribuer dans son
domaine de spécialisation.
3. La revue "La Voix de Taybeh" sera publiée chaque année, au nom de chaque Taybaoui habitant
à Taybeh.
Matière 8: La santé:
Ce code invite à former un comité de santé à Taybeh, composé des spécialistes (médecins,
infirmières) et toute personne en relation avec le domaine de la santé, pour accomplir les tâches
suivantes:
1. Élever la conscience publique sur le sujet de la santé.
2. Coopérer avec le conseil municipal et les autres organisations pour résoudre les problèmes de
santé publiques, tels que les ordures et la propreté publiques.
3. Préparer un centre médical a Taybeh, rendant service à journée entière, contenant l'équipe
médicale nécessaire, service de secours d'urgence, et un laboratoire médical.
Matière 9: Le logement:
Les difficultés de la vie sont devenues nombreuses, elles nous empêchent de respirer, nous et nos
enfants. Elles obligent chaque personne à se sentir étrangère dans sa propre patrie. La meilleure
façon de faire face à ces difficultés est la coopération et l'entre-aide sociale. Il est nécessaire de



trouver les solutions acceptées et satisfaisantes pour faire revivre notre village, et l'allumer avec
des jeunes aspirants à se réaliser sur le sol de Taybeh. Pour cela, nous devrons nous engager aux
règles suivantes:
1. Chaque propriétaire de maison non utilisée ou abandonnée, qu'il soit habitant au village ou
émigré, devra louer sa maison à une famille en besoin, en échange d'un payement raisonnable,
concordant avec notre réalité économique.
2. Le locataire de la maison, devra payer son loyer, selon les coutumes connues.
La réforme du code d'honneur
A: Le comité de coordination des organisations civiles pourra convoquer les habitants du village
a une réunion générale, dans l'objectif d'introduire une réforme au code d'honneur, en annulant
ou ajoutant des passages.
B: Aucune réforme à ce code ne sera possible, qu'après l'obtention de la majorité absolue des
habitants du village.
Clôture
Ce code est le fruit de longs efforts sans arrêt, qui expriment les sentiments sincères des
habitants de notre village en général. Il est donc une constitution qui organise la vie sociale et
économique des habitants, dans le but de réaliser le bien commun, et pour élever la position de
notre village.
Pour atteindre nos buts et nos aspirations, le respect des règles de ce code, et l’engagement à les
appliquer, sont un devoir moral, et une promesse d'honneur, pour que Taybeh demeure une
forteresse de civilisation.
(Traduction: Kassam Maaddi - Novembre 2010 – Taybeh, Palestine.)


ACTUALITE
LES MARTYRS D’IRAK
Martyrs d'Iraq Saints tout de suite
Une nouvelle initiative en soutien non seulement aux chrétiens d'Irak mais à tous les Chrétiens
du Moyen Orient. Son originalité ? Elle émane de Terre Sainte. Elle s'adresse au Pape. Elle
demander la canonisation tout de suite des Martyrs d'Irak. Si vous voulez y participer, il suffit de
signer la pétition et de la faire connaître : http://www.martyrs-iraq.org/


Les martyrs d’Irak canonisés ?
« Canonisons les martyrs d’Irak ! » : c’est le cri inédit lancé par des chrétiens arabes de base qui
entendent bousculer la légendaire prudence de l’Église. Vox populi, vox Dei ! - La voix du peuple est la
voix de Dieu ! - reprennent en choeur ces audacieux laïcs. Ils demandent à l’Église de déroger aux
règles de canonisation en vigueur pour renouer avec les premiers siècles du christianisme, quand
la reconnaissance et le culte des martyrs étaient immédiats, par acclamation populaire. Cet appel
totalement inédit vient d’être lancé par une pétition Internet. Il pourrait prendre de l’ampleur
rapidement tant l’émotion est vive.
Marie-Armelle Beaulieu : « Les chrétiens arabes ont besoin d’un signe fort et populaire pour
continuer à espérer »
Marie-Armelle Beaulieu, « chrétienne orientale par adoption », rédactrice en chef de la revue Terre
Sainte à Jérusalem et du site Internet des franciscains de Terre Sainte, a décidé de se lancer dans
la bataille pour aider ses frères arabes à obtenir ce « signe fort et populaire dont ils ont besoin pour
espérer ».
Quel est l’état d’esprit des chrétiens arabes après le massacre de Bagdad ?
Le massacre de Bagdad aurait pu apparaître comme un attentat de plus. Mais c’est un choc
énorme pour tous les chrétiens arabes. Partout au Moyen-Orient, il est de plus en plus
compliqué de rester chrétien, de rester en chrétien, de rester comme chrétien. La menace et la
pression sont énormes. Ce n’est ni juste, ni normal. Le christianisme est né ici, nous ne sommes
pas les "cousins germains" des américains, comme voudraient le faire croire les extrémistes. Face
à cela, il y a le sentiment d’une souffrance qui n’est pas reconnue. J’ai entendu un prêtre, le père
Moussali, regretter que les souffrances de l’Église chaldéenne ne soient pas reconnues par la
canonisation de ses martyrs.
Quel est le sens de votre appel à la canonisation des martyrs d’Irak ?
Nous disons à l’Église : vous nous demandez la sainteté, reconnaissez-là quand elle est là ! Le martyre est le
geste de sainteté par excellence. Nous n’avons pas un seul martyr reconnu par Rome ! Notre démarche
est une initiative de simples laïcs, arabes ou non. Elle est le signe de notre aspiration à vivre notre
foi sur cette terre. Au moment où la question Qu’allons-nous devenir ? est dans tous les esprits, les
chrétiens arabes ont besoin d’un signe fort et populaire pour continuer à espérer. C’est la voix du
peuple qui demande ses saints aux évêques et au pape, comme cela se faisait dans les premiers
siècles de l’Église.
Pourquoi la reconnaissance des martyrs vous semble-elle si urgente ?
Tout simplement parce que ce signe fort et populaire, nous en avons besoin maintenant, pas
dans 20 ans ! Nous avons conscience de bousculer un peu les saintes habitudes de Rome, mais je
pense que le pape sera heureux d’apprendre que des appels se multiplient pour les chrétiens
d’Orient. Nous n’avons pas attendu l’autorisation de la hiérarchie de l’Église pour lancer notre
pétition, mais nous avons écrit au patriarche Emmanuel Delly, primat de l’Église chaldéenne, et


au patriarche Mar Youssef Younan, patriarche des syriaques catholiques, pour leur demander de
nous aider. Nous attendons leur réponse.
La mobilisation prend-elle de l’ampleur ?
Nous n’en sommes qu’au tout début, nous venons de lancer la pétition sur Internet, relayée par le
principal site d’information arabe catholique. Il faut maintenant la faire connaître. Nous y
travaillons et nous avons besoin de l’aide de tous. Chacun, arabe ou non, en Orient ou en
Occident, peut signer car les saints sont faits pour être universels. Si la Vox populi est forte, ce
sera déjà une première victoire et un premier signe d’espoir. Et nous avons besoin d’espérance,
plus que jamais.
Propos recueillis par Guillaume de Prémare – Médias & Évangile
Abbé Cyrille Debris : « La Vox populi est encore reconnue aujourd’hui par l’Église »
Prêtre du diocèse de Rouen, agrégé d’histoire et diplômé de la Congrégation pour la cause des
Saints à Rome, l’abbé Cyrille Debris commente la démarche inédite des chrétiens arabes.
Quelle est la différence entre les martyrs et les autres saints ?
Martyr est un mot grec qui signifie témoin. Le martyr est par excellence un témoin de la foi car il a
été tué à cause de sa foi. A partir de l’édit de Milan en 313, on a étendu les canonisations aux non-
martyrs, qu’on appelle confesseurs. Pour les martyrs, la seule reconnaissance du martyre suffit
pour établir la sainteté. Pour les confesseurs, il faut prouver les vertus de la personne durant au
moins les dix dernières années de sa vie.
Quels sont les critères pour reconnaître le martyre ?
Il y a deux critères : que la personne ait été tuée en haine de la foi ; et que des éléments
permettent de penser que la personne était prête à mourir pour sa foi. Le premier critère est le
plus déterminant. Si le martyre est reconnu, il est inutile de prouver les vertus de la personne, car
le sang versé suffit à effacer tous ses péchés.
La demande de chrétiens arabes pour une reconnaissance immédiate des martyrs d’Irak a-telle
une change d’aboutir ?
Cette cause vaut la peine d’être menée, même si j’ai du mal à croire que cela puisse être immédiat.
Cependant, le pape est souverain et peut librement décider de déroger au droit canon. Quoiqu’il
arrive, les initiateurs ne doivent pas se décourager car cela peut quand même aller vite. Cela s’est
vu récemment de déroger au délai de cinq ans avant l’ouverture d’une cause, notamment pour
Jean-Paul II ; et mère Teresa a été béatifiée seulement 6 ans après sa mort alors qu’elle n’était pas
un martyr. Pour des martyrs, cela peut aller encore plus vite car il n’y a pas de procès sur les
vertus des personnes ni de miracle exigé pour la béatification ; il y a un procès sur le martyre.
Quels conseils donneriez-vous aux initiateurs ?


Ils ont choisi de s’appuyer sur la Vox populi, c’est très bien car la Vox populi fait partie de la
tradition et elle est bien sûr encore reconnue aujourd’hui par l’Église. Elle est même très
importante, c’est ce qu’on appelle la réputation de sainteté. L’idée de la pétition est bonne : plus les
demandeurs seront nombreux, plus grande sera la chance de voir s’ouvrir une cause, puis de
l’accélérer. Cependant, ils ont tout intérêt à structurer canoniquement leur démarche. Cela passe
d’abord par l’évêque du lieu où sont morts les martyrs.
Comment a évolué la procédure de canonisation au cours de l’histoire ?
Pendant les trois premiers siècles de l’histoire chrétienne, le fait évident du martyre suffisait à
rendre un culte. On s’est rapidement mis d’accord sur l’importance du motif : que les personnes
aient été tuées en haine de la foi. On conservait précieusement et lisait les gesta des martyrs, on se
les échangeait entre églises locales. La reconnaissance de l’évêque a ensuite été nécessaire dès le
concile de Carthage en 411. Au cours du temps, on a jugé utile la mise en place d’une procédure.
Au début, il fallait surtout prouver la Vox populi. Les premiers procès proprement dits
apparaissent au XIIème siècle. La mise en place de l’exclusivité pontificale a été progressive, à
partir de 1171, et elle se traduit dans les faits depuis 1588. La procédure s’est construite petit à
petit jusqu’à la promulgation du code de droit canonique en 1917, révisé en 1983.
Propos recueillis par Guillaume de Prémare – Médias & Évangile
Contact presse : Guillaume de Prémare – 06 74 40 61 04 – gdepremare@medias-evangile.org
Le blog de Médias & Évangile : www.urgencecomcatho.com
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Les Nouvelles de Taybeh paraissent a la fin de chaque mois.
Direction : Abouna Raed Abusahlia
Rédaction : Falk van Gaver
Rendez-vous sur http://www.taybeh.info/


SAINT GEORGES DE LYDDA,
PROTEGEZ LES CHRETIENS D’ORIENT !

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