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UNE AUTRE AGRICULTURE !

UNE AUTRE AGRICULTURE !

Je sais que les mouvements d'Action Catholique ( JOC, JEC, CMR, CCFD, SECOURS CATHOLIQUE,ACE, etc ) n'ont plus la cote, écrasés qu'ils sont par la grande trouvaille de JP2 qu'a été le Renouveau Charismatique ( Béatitudes, l'Emmanuel, Légionnaires du Christ, le Chemin neuf, les frères de Saint-Jean, etc ) et autres avatars pseudos catholiques, des années 1990. Les dérives de tous genres souvent très graves n'ont pas manquées de surgir comme il fallait si attendre, étant donné l'absence de contrôle du Pontife tellement occupé à sortir son pays du communisme et à voyager en rock-star dans le monde entier ! Mais sur ce sujet le dossier est bien plus lourd.

La colère paysanne de ces dernières semaines a eu le mérite de faire émerger des analyses très intéressantes provenant d'organisations agricoles très diverses car n'en déplaise aux pouvoirs publics il y a bien plusieurs univers dans ce vaste monde rural.

Une d'elle a retenu toute mon attention, c'est celle de Chrétien en Monde Rural héritière de la JAC et proche du MRJC, car elle pose les vraies questions et surtout elle a une approche dans ses solutions très engagées qui va dans le sens d'une Église nouvelle.

J'ai surligné les points qui me paraissent importants et qui méritent réflexions.

Par contre j’aurais aimé un paragraphe ou une position claire condamnant la course aux profits financiers exorbitants que des prévaricateurs se réclamant de la Bible et des Évangiles, tirent de ce bien commun qu'est " la TERRE, cette maison commune  " .

" Chrétiens dans le Monde Rural. Par notre fort ancrage sur les territoires ruraux, par le nombre important d’agricultrices et d’agriculteurs dans notre mouvement, et par l’engagement de nombreux membres du CMR auprès des agriculteurs en difficulté à travers le réseau « Solidarité Paysans », nous nous inquiétons et nous nous sentons solidaires des paysans-nés dans leur diversité. Le CMR agit avec d’autres pour changer les choses.

 

Le monde agricole n’est pas uniforme et les écarts de revenus y sont très importants. Nous craignons fort que les solutions proposées par nos gouvernants ne creusent encore plus ces inégalités et désespèrent encore plus les plus fragiles. Nous témoignons que les paysannes et les paysans que nous côtoyons sont des personnes passionnées, expertes, créatives, innovantes… géniales !

 

Pourtant, les inégalités, les incertitudes croissantes, le piège tendu par un système qui pousse à s’endetter, la précarité, l’épuisement, la perte de sens, l’isolement, le sentiment d’abandon sont tellement perceptibles.

Qui écoute ?

Qui entend ces clameurs du rural et en tient compte ?

Quel acteur politique, quelle organisation du commerce mondial leur laisse réellement une place ?

La souveraineté alimentaire : un droit universel

Pour le CMR, le secteur de l’agriculture doit sortir de la logique de concurrence et de la course à l’exportation. La fonction essentielle de l’agriculture est de nourrir correctement chaque population avec une alimentation de qualité. On ne doit plus parler de concurrence déloyale entre pays basée sur des accords de libre-échange mais de souveraineté alimentaire. Nous réaffirmons le droit de chaque peuple à se nourrir lui-même. Bien sûr, cette protection doit être octroyée à tous les paysan-nés du monde entier. C’est là que se joue la dignité de chaque peuple, chaque personne.

Des agricultures

Il faut affirmer qu’il n’y a pas une agriculture en France mais des agricultures nécessitant des réponses différentes et adaptées. Or, aujourd’hui, les aides apportées sont proportionnelles à la surface des exploitations et ne tiennent pas compte des efforts de qualité, de l’emploi généré, du respect de l’environnement et de la biodiversité.

Responsabilités individuelles et collectives

Nous n’avons pas résolu le problème de la faim dans le monde malgré une agriculture intensive, bien au contraire nous dépossédons les petits paysans de leurs terres, de leurs cultures vivrières au profit des multinationales. Toujours plus grand, toujours plus, pour qui ? pour quoi ? Les façons de produire doivent être réinterrogées et permettre de rejoindre une agriculture plus résiliente, respectueuse, agroécologique et biologique.

 

Cet accompagnement dans des changements de pratique nécessite des moyens humains et financiers. Il en important de questionner également les consommateurs que nous sommes sur les conséquences de nos actes d’achat. La recherche permanente du plus bas coût, les slogans publicitaires tels que : « de la qualité et des prix bas » concourent et justifient les faibles rémunérations fixées et imposées aux ;producteurs d’ici et d’ailleurs. Cela ne peut plus durer !

 

L’ensemble des pouvoirs politiques, des élus locaux doivent s’interroger sur les priorités en termes de développement économique et la place accordée à la relocalisation de la production alimentaire. Une alimentation saine pour tous, pour une sécurité sociale alimentaire Comment accepter en France une agriculture qui propose des denrées alimentaires diversement accessibles selon le revenu des ménages ? En CMR, et avec d’autres, nous sommes sensibles aux initiatives et aux propositions novatrices autour de la sécurité sociale alimentaire. Elle repose sur la volonté de permettre à tout être humain d’avoir accès à une alimentation saine et de qualité, quels que soient ses moyens.

Les biens et ressources communes

L’agriculture est fortement impactée par le réchauffement climatique. De nombreux scientifiques (agronomes, hydrologues, climatologues) alertent sur les conséquences à court et moyen terme de nos systèmes de production. Tous parlent d’urgence. Nous ne pouvons rester dans le déni ou la sidération. Plutôt que de vouloir privatiser l’eau et la terre au profit de quelques-uns, il nous faut exiger le partage des ressources. Nous appelons consommateurs et producteurs à travailler ensemble sur les changements nécessaires afin de préserver et régénérer les biens communs : l’eau, l’air et la terre. Il est urgent de penser un système résilient où l’arbre et la haie, le sol vivant, la prairie, la culture de l’eau, soient une préoccupation de tous. Il en va de la Vie de nos contemporains et des générations futures.

 

Les récentes déclarations du Premier ministre augmentent notre inquiétude face aux mises en pause du projet Ecophyto et des « chartes de voisinage ». Elles visaient à réduire le recours aux pesticides. Quel effet aura cette décision sur la santé des personnes et sur la destruction déjà massive de la biodiversité. Nous voilà face à des reculs environnementaux inquiétants, qui vont à l’encontre de la nécessaire transition agroécologique. L’absence de perspectives d’accompagnement vers des changements de pratiques inquiète le CMR. Cette évolution est pourtant primordiale dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques.

La Terre : notre maison commune

Dans le livre de la Genèse (2,15) « le Seigneur prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour cultiver le sol et le garder ». Ainsi, l’homme est placé dans le jardin cultivé, c’est-à-dire au service du sol pour servir et non pour « l’exploiter ». De même, il en devient le gardien pour le protéger. Alors, comme citoyens, mais aussi comme chrétiens, comment ne pas nous laisser interpeller par la Bible, les Évangiles, comment ne pas répondre à l’appel du pape François qui nous demande de prendre soin de « notre maison commune », de prendre soin des femmes et des hommes qui l’habitent !

 

Le CMR, ouvert à tous, lieu d’échange, de débat et de formation, réaffirme son soutien aux paysans et paysannes dans leur diversité. Jean-Luc Bausson, Margot Chevalier coprésident-e-s CMR "

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