Lundi soir à une heure trop tardive ( 00H15 ) FRANCE 3 a diffusé dans le cadre de son
émission
" L'HEURE DE L'OPERA " de très larges extraits de LA TRAVIATA donnée en 2005 au festival de SALZBOURG.
C'est une très bonne émission de vulgarisation et de décryptage qui a su parfaitement faire cohabiter la diffusion d'un opéra célèbre et ouvrir d'autres espaces d'appréciations et
d'autres angles de vue.
Bien sûr
Rolando Villazon a été éblouissant de sincérité, d'émotion et de technique vocale. Quel merveilleux ténor qui par la texture très particulière de son timbre de voix
nous sort des ténors classiques toujours un peu sirupeux et empâtés dans le rôle d'Alfredo. Rolando est, dans le 3ème acte après les remontrances de son père, admirable !
L'orchestre dirigé par
Carlo Rizzia vraiment collé au tempo très personnel du jeu extrêmement fougueux du couple Villazon- Netrebko.
La mise en scène de
Willy Decker m'a choqué, non pas pour son style dépouillé, mais justement ce style épuré qui aurait pu être grandiose était trop économique et un peu misérable
et simpliste.
LA TRAVIATA est un opéra où les sentiments très forts, nobles, généreux, pathétiques et dramatiques ne s'accommodent pas d'un environnement étriqué mais au contraire
débordant de force sans toutefois tomber dans la bonbonnière façon second empire.
Je veux bien, pour choquer le bourgeois d'un Alfredo en caleçon et d'une Violetta en négligé, mais il faudrait s'entendre sur la
qualité du caleçon et du
négligé. Dommage !
Et alors
Anna Netrebko ? Quelle soprano merveilleuse, quelle sublime VIOLETTA, toute en amoureuse lucide et jamais soumise, mais oh combien généreuse et
heureuse jusqu'à la mort. Anna Netrebko avec ce rôle rejoint à mon avis la grande Ilena COTRUBAS et Maria CALLAS, dans le cercle très fermé des VIOLETTA de référence.
Ah service public quand tu nous tiens !