AVEZ-VOUS CONNU ? VOUS VOUS SOUVENEZ ?

Oui bien sûr que j'ai bien connu...... , Oui bien sûr je me souviens parfaitement....... ,

Ces derniers mois,en rencontrant au gré de nos voyages ou en accueillant  les amis fidèles qui nous rendent visite,  tous, et plus particulièrement ceux qui habitent ou ont habité ma ville natale, me posent ces deux questions !  Alors nous voilà partis pour des heures entières dans une évocation nostalgique du passé.

D'aucuns ricaneront de ce culte du passé qui ne construit rien, et d'une phrase flatteuse et assassine lancée à la cantonnade diront que l'on ne vit pas avec le passé et qu'il faut d'un geste rageur l'anéantir façon soviet.

Il y a quelques jours à peine une exquise grand -mamie me demandait : " Vous souvenez-vous André de cette dame qui avait lors d'un radio crochet dans notre ville répondu à la question de Zappy-Max : " Qu' est-ce qu'un anémomètre ? - " Un appareil à mesurer les oreilles des ânes " avait-elle répondu !

Oh ! oui que je me souviens du malheur qui s'était abattu sur notre petite cité, nos instituteurs étaient rouges de honte.

Mais, dis voir André, comment s'appelait cette poissonnière qui le lundi matin, montait par le car de Panissières pour vendre au marché ses poissons frais ? Tu sais, elle hissait en soufflant ses paniers dans les filets de l'autobus !  Et moi de répondre qu'un surnom comme le sien ne pouvait pas s'oublier....Madame " Pèse à Cul ".

Un vieux commerçant me rappelait récemment ma montée héroïque en scooter dans un petit village de la montagne toute proche.  Avec le vicaire de la paroisse, un jour d'avril 1957 nous étions allés visiter puis acheter sur le champ, une maison religieuse transformée en presbytère pour y  implanter le mois de juillet  suivant un camp de 38 garçons et en été 1958  nous avons créé deux séjours de colonie ( garçons et filles ) de vacances. Ce vieux commerçant de me préciser " J'étais très inquiet car c'est moi qui avais vendu cet engin " ! Un ami présent lors de cette conversation me rappela, qu'en 1964, soit 7 ans  plus tard, j'avais emprunté le même trajet avec mon ami Jean-Paul, qui lui conduisait pour la première fois la 2CV de son papa. Cette année là, Jean-Paul avait décidé de devenir moniteur de colonie de vacances.

Mais dites voir André avez-vous connu le Capitaine des pompiers de Feurs ?

Bien sûr, c'était un homme exceptionnel, aimé de ses sapeurs, rigoureux, juste, d'une grande probité, admiré de tous. Pour mon père et pour d'autres il était une icône !

Te souviens-tu André de cette échope de mercerie qui faisait le coin de la  place du puits de l'Aulne ? 

Les vêtements étaient accrochés au plafond et la propriétaire les pendait et les dépendait avec un grand crochet de boucher au gré du caprice des clientes, son accent nous faisait gentiment sourire.

Vous devez, André, vous souvenir aussi de ce brave homme qui se faisait appeler JEAN XXIII, vous savez il habitait dans les barraquements à " la Loire " !

Oui bien sûr, même qu'avec Benoit,  Maurice,  Etienne,  Josette,  Antoinette,  Bernard,  Alain,  Guy, Michel, Le Baby, l'archiprêtre, le curé de Saint-Barth,  Raoul,  Roland,  Joseph, Claudius,  Jean,  Henri et Paul mon père, de 1958 à 1967, ils montaient tous chaque semaine dans un petit village des monts du Forez,  pour casser des vieux planchers et couler des dalles en béton dans une grande bâtisse historique carrée, afin que leurs enfants et petits -enfants puissent partir en colonie de vacances.

Heureusement que ces braves gens du passé se sont levés tôt afin que les hommes de l'avenir puissent construire l'exceptionnel !!!

André se souvient,  André a connu,  André savait,  André se rappelle,  André,  André......mais André ne savait pas que le temps passerait si vite. Cinquante années de joie et de douleurs.  

Il est temps de passer à une autre vie, mais sans rien oublier ni renier ou concéder à QUICONQUE le soin d'écrire maintenant à ma place certains épisodes de la précédente !