L'ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE, PLUS TRES CATHOLIQUE !

Dans le journal " Le Monde "  Aurélie Sobocinski signe un excellent article sur le sujet.   

Monseigneur Jean-Pierre GATTENOZ ,Archevêque d'Avignon et membre du groupe de travail au sein de la conférence épiscopale, sonne la charge en 2006 " Il faut recentrer l'enseignement catholique sur le  CHRIST " et d'enfoncer le clou  " La majorité d'établissements n' a de catholique que le nom " !

Même l'ancien secrétaire général Paul MALARTRE, retraité de l'Enseignement catholique, pourtant grand organisateur pendant 8 ans de cette ouverture à tout va, s'inquiéte en déclarant : " des chefs d'établissements parfois démissionnaires, des projets qui n'ont plus aucune référence catholique ou font montre d'une très grosse discrétion, par peur que celà gêne le recrutement " . Trop tard, il fallait encourager et soutenir les petites écoles paroissiales au lieu de les fermer ou les fusionner avec celles de l'enseignement public. Ces regroupements dans les gros bourgs, ont généré des grosses unités, certes beaucoup moins déficitaires, mais catatrophiques pour le projet catholique.

Depuis des années nous disons que les parents inscrivent leurs enfants dans l'école qui propose le PLUS DE SERVICES ( cantine, horaires, proximité, études du soir, garderie du matin et du midi,  activités diverses alléchantes, etc... ). Elles consomment des services et sont des CLIENTS qui se posent uniquement la question du meilleur rapport qualité-prix. Le projet de vie pour la grande majorité des familles vient en dernière position.

Les familles et les enseignants qui n'accepteront pas un enseignement de l'évangile et une pratique religieuse  beaucoup plus intense avec  un moment de prière quotidien, un enseignement approfondi de l'ancien et du nouveau testament, une participation mensuelle à l'Eucharistie réunissant toute la communauté oeuvrant dans l'établissement ( élèves, professeurs, employés, bénévoles et administrateurs ), des projets charismatiques par classe et fortement ancrés dans la foi, devront rejoindre avec honneur et fierté les écoles de la République.  

L' Ecole catholique a été obligée au fil des années de raboter fortement son projet évangélique d' une part,  afin de coller au plus près avec la laicité et ainsi recevoir une manne financière qui lui a permis de rénover ses locaux, et d'autre part pour palier aux défaillances des clercs qui  l'ont abandonnée en rase campagne post-conciliaire. Elle est donc devenue très rapidement et à moindre frais l'école supplétive de l'école républicaine. Personne n'était trop regardant sur les convictions de chacun !

Si l'enseignement catholique a failli dans sa  mission d'évangélisation par l'enseignement,  l'école laique a failli aussi dans sa mission républicaine, qui est celle d'enseigner pour tous et à tous les citoyens de la nation.

Je ne suis pas d'accord avec  l'affirmation de Paul MALARTRE : " L'Enseignement catholique a toujours refusé le communautarisme ". Sauf que l' Ecole catholique est bien l'école de cette communauté qui se réunit  au minimun chaque dimanche pour écouter la liturgie de la parole et célébrer l'Eucharistie. Dans le cas contraire il fallait avoir le courage d'ôter le mot " catholique " et le remplacer par celui de " privé " . Il y a en permanence une confusion savamment entretenue entre " Ecole privée et Ecole catholique "  !

Dans les deux camps il faudra bien un jour ou l'autre revenir aux fondamentaux et redéfinir la laicité et le confessionnalisme !